Le 12 septembre, Frédéric Checler et son équipe de l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de l’Université de Nice-Sophia Antipolis (IMPC) recevaient le prix de la Fondation Pompidou récompensant les chercheurs travaillant sur la maladie d’Alzheimer. Le Docteur Checler a accepté de répondre à nos questions.
LECMA : Dans le cadre de quelle recherche avez-vous reçu ce prix ?
Frédéric Checler : « Nous sommes une équipe de chercheurs qui s’adresse aux problèmes fondamentaux de la maladie. Quels sont les causes et les facteurs de la maladie d’Alzheimer et quels en sont les mécanismes ? Pourquoi seuls certains d’entres nous la développent alors que nous produisons tous l’agent (peptide amyloïde) qui, lorsqu’il s’accumule est sans doute responsable de la maladie ? Voilà toutes les questions que nous nous posons au quotidien et auxquelles nous essayons d’apporter des réponses. »
LECMA : Que représente ce prix pour vous et votre équipe ?
F.C. : « C’est une récompense d’un montant de 100 000€ qui va nous permettre d’acquérir une station d’étude des cellules vivantes en temps réel, ce qui nous manquait drastiquement. C’est un appareil de haute technologie et de prix conséquent que nous n’aurions pu acquérir sans cette récompense. Cet équipement est pourtant indispensable à la recherche. »
LECMA : Quelles suites envisagez-vous à cette recherche qui vient d’être primée ?
F.C. : « Nous continuons de développer des modèles expérimentaux qui permettent de « mimer » la maladie afin de mieux la comprendre. Nous travaillons aussi sur les protéines responsables du développement de la maladie ainsi que sur l’influence des facteurs de risque (diabète, hypercholestérolémie…) sur son développement.
LECMA : Quelle importance accordez-vous à ce genre de fondations, ou même associations, qui permettent à hauteur de leurs moyens de faire avancer la recherche ?
F.C. : « Le Prix que nous venons de recevoir de la Fondation Pompidou a une grande importance. En effet, les fondations et associations ont un rôle crucial à jouer. Elles contribuent à faire avancer la recherche sur la maladie d’Alzheimer. LECMA, en particulier, est une association très investie. J’ai eu en effet l’honneur et la grande chance d’être le premier président du comité scientifique de LECMA quand l’association a débuté. Ceci m’a permis d’avoir un panorama global de la recherche sur la maladie d’Alzheimer en France. C’est avec une très grande satisfaction que je vois que le nombre de demandes de financement a décuplé pour maintenant atteindre plus d’une centaine. Avec satisfaction mais avec le sentiment que cet afflux récent reflète une situation de la recherche française, en général, de plus en plus précaire quant à son financement. Dans ce contexte, LECMA est dynamique et les dons enregistrés augmentent, favorisant ainsi le nombre de projets financés. Désormais au conseil d’administration, c’est avec plaisir que je continue d’aider l’association et de la suivre au plus près. Tant que mon agenda le permettra, je continuerai d’aider LECMA dans son développement. »